Aller au contenu principal
Click to open menu
Click to close menu
Begin main content

Il faut se montrer proactif face à cette menace

Les infestations d’amarante tuberculée résistante se multiplient. Un agronome décrit son approche pour contrôler cette mauvaise herbe prolifique qui germe tout au long de la saison.

L’équipe de l’Agrocentre Farnham a été parmi les premières à détecter la présence d’amarante tuberculée résistante aux herbicides. C’était en 2018 dans un champ de soya. «On a perdu une bonne partie de la récolte», se souvient Jean-Francois Lemoine, copropriétaire de cet Agrocentre situé en Montérégie-Est.

Depuis, les cas de résistance se sont multipliés dans son secteur et ailleurs. «Les infestations sont ponctuelles, observet-il. À certains endroits, le feu est pris. On peut perdre jusqu’à 75 % de rendement. Sans compter que l’amarante tuberculée peut compliquer la récolte et tacher les fèves.»

À ses yeux, il s’agit d’une menace grave. «C’est le problème numéro un aux États-Unis et même en Ontario, dit-il. Au Québec, on peut réussir à la contrôler.» Pour y arriver, l’agronome prône une stratégie de lutte intégrée. «Au plan des herbicides, dit-il, le principe est de faire plusieurs applications avec des modes d’action multiples en évitant les groups 2, 5, 9 et 14, pour lesquels on a déjà diagnostiqué des cas de résistance.»

Dans le soya, l’herbicide Authority® Supreme constitue un des piliers de son approche. «Il combine les groupes 14 et 15, décrit-il. L’amarante n’est pas résistante au groupe 15 et elle ne l’est pas non plus au groupe 14 au stade pré-levée. L’idée, c’est d’intervenir le plus tôt possible.»

Jean-Francois Lemoine souligne que cet herbicide offer plusieurs atouts. «Par rapport aux autres herbicides de sa classe, dit-il, il demande moins d’eau pour être activé. En plus, il n’est pas phytotoxique pour le soya. Et surtout, il possède une efficacité de longue durée, ce qui est crucial, car l’amarante tuberculée germe tout au long de la saison.»

En parallèle avec les traitements herbicides, l’agronome prône une rotation des cultures, l’utilisation de cultures de couverture, l’arrachage manuel et le désherbage mécanique.

«Chaque plant d’amarante tuberculée peut produire jusqu’à quatre millions de graines, souligne-t-il. En plus, comme il s’agit d’une espèce dioïque, elle modifie rapidement son génome. Il faut se montrer proactif face à cette menace.»