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Waterhemp in Soybeans

Amarante rugueuse : résistance aux herbicides dans l’est du Canada

Problème : Des populations d’amarante tuberculée résistantes à plusieurs herbicides apparaissent dans le sud de l’Ontario. Les populations de cette mauvaise herbe problématique ont récemment montré une résistance aux herbicides du groupe 14.

Solution : Il existe des populations d’amarante tuberculée présentant une résistance au groupe 14. Appliqués avant le semis ou la levée de la culture, ces herbicides sont encore efficaces pour lutter contre l’amarante tuberculée.

CE QUE DIT LA RECHERCHE :

L’amarante tuberculée, une mauvaise herbe annuelle à feuilles larges, appartient à la famille des amarantes. Cette plante dioïque (elle possède des plants mâles et femelles distincts) permet aux gènes de se propager rapidement dans la population. Cela contribue à la résistance aux herbicides au sein de l’espèce. L’amarante tuberculée lève tout au long de la saison de croissance (de mai à octobre). Un plant produit en moyenne 300 000 graines. Les graines sont petites et facilement transportées par le vent, l’eau et les animaux sauvages. 

Waterhemp - amaranthus family
L’AMARANTE TUBERCULÉE EST SOUVENT CONFONDUE AVEC L’AMARANTE À RACINE ROUGE, L’AMARANTE VERTE ET L’AMARANTE DE PALMER, SURTOUT LORSQUE LA PLANTE EST JEUNE. L’AMARANTE TUBERCULÉE SE DISTINGUE PAR SES FEUILLES ÉTROITES, SON ASPECT CIREUX, SES FEUILLES AINSI QUE SES TIGES GLABRES. (CRÉDIT PHOTO : MAAARO)

En Ontario, on a confirmé que les populations d’amarante tuberculée sont résistantes aux herbicides du groupe 2 (inhibiteurs de l’ALS), du groupe 9 (glyphosate) et du groupe 5 (inhibiteurs du PSII). En 2017, des populations résistantes au groupe 14 (inhibiteurs de l’OPP) ont également été découvertes. Des populations résistantes à ces 4 groupes ont été trouvées dans les comtés de Bruce, Essex, Chatham-Kent, Haldimand, Huron, Lambton et Middlesex. Cette résistance à quatre voies rend de plus en plus difficile la gestion de cette adventice.

Il existe encore des options de suppression pour les producteurs confrontés à l’amarante tuberculée dans leurs champs. Les herbicides de prélevée du groupe 14, appliqués au sol, sont encore efficaces pour lutter contre l’amarante tuberculée résistante au groupe 14. Présentement, l’amarante tuberculée n’est résistante aux produits du groupe 14 que lorsqu’ils sont appliqués en postlevée. Il existe une corrélation entre la taille des mauvaises herbes et leur sensibilité aux herbicides. Une application hâtive d’herbicide peut améliorer la suppression des mauvaises herbes résistantes. Les herbicides de prélevée sont appliqués lorsque la mauvaise herbe est petite et encore en croissance. Cela augmente l’efficacité de l’herbicide. On a également émis l’hypothèse que les applications fréquentes des herbicides postlevée du groupe 14 ont joué un rôle dans l’apparition de la résistance chez l’amarante tuberculée à ces herbicides. Appliqués en prélevée, d’autres produits du groupe 14 restent efficaces pour lutter contre l’amarante tuberculée résistante. Si la plupart des populations de l’Ontario sont résistantes aux groupes 9 et 2, la résistance au groupe 14 est moins répandue.

L’amarante tuberculée pousse rapidement. Il est important d’utiliser des herbicides de prélevée avec activité résiduelle en début de saison. Ils peuvent lutter contre cette mauvaise herbe avant qu’elle ne devienne trop importante et qu’il soit plus difficile de la supprimer. La fermeture du couvert végétal est essentielle pour supprimer les plants qui lèvent plus tard. Une réduction de l’irradiation solaire diminue également l’efficacité de la croissance de l’amarante tuberculée.

ARTICLE RÉDIGÉ PAR :

Emily Duenk

Emily Duenk

Technicienne de recherche, stagiaire

2020 — B.Sc. en agriculture — Université de Guelph

Emily est récemment diplômée de l’Université de Guelph. Elle y a obtenu un baccalauréat en sciences agricoles, avec spécialisation en phytotechnie. Elle a grandi près d’Ilderton, en Ontario, sur la ferme de sa famille. L’entreprise familiale s’occupe de cultures commerciales et élève des bovins de boucherie. Emily aime participer aux expositions de bovins de boucherie. Elle possède son propre petit troupeau de vaches. Au cours de ses études de premier cycle, Emily s’est intéressée à la malherbologie. Elle a participé à l’équipe universitaire de lutte contre les mauvaises herbes. Elle envisage d’obtenir une maîtrise au campus de Ridgetown de l’Université de Guelph. Elle y étudiera les mauvaises herbes résistantes aux herbicides.

 

EN SAVOIR PLUS SUR LA GESTION DES MAUVAISES HERBES DANS LE SOYA

 

RÉFÉRENCES :

Benoit, L., Hedges, B., Schryver, M., Soltani, N., Hooker, D., Robinson, D., Laforest, M., Soufaine, B., Tranel, P., Giacomini, D., Sikkema, P. 2018. Occurrence and distribution of waterhemp (Amaranthus tuberculatus var. rudis) from Ontario and Quebec resistant to herbicides spanning four modes of action and control using HPPD-inhibiting herbicides. Proceedings Canadian Weed Science Society.

 R. Joseph Wuerffel, Julie M. Young, Joseph L. Matthews, & Bryan G. Young. (2015). Characterization of PPO-Inhibitor–Resistant Waterhemp (Amaranthus tuberculatus) Response to Soil-Applied PPO-Inhibiting Herbicides. Weed Science, 63(2), 511–521. https://doi.org/10.1614/WS-D-14-00108.1

Falk, J., Shoup, D., Al-khatib, K. and Peterson, D., 2006. Protox resistant common waterhemp (Amaranthus rudis) response to herbicides applied at different growth stages. Weed Sci. 54: 793-799